SUR LA ROUTE

Publié le 30/07/2025 | Le Billet de Valérie Dietrich

Aussi loin que je me souvienne, mes moments d’intenses ressentis de liberté sont souvent associés aux voyages. Et par voyage j’entends me déplacer au sens large, être en mouvement, avec ou sans destination prédéfinie.

Je me souviens de la première fois où j’ai conduit seule une voiture. Le permis fraîchement en poche, je quittais la maison de campagne de mes parents pour revenir sur Strasbourg. Un peu plus de cinquante kilomètres et une sensation de liberté inouïe.

J’ai ensuite, et pendant des années, régulièrement pris ma voiture pour sillonner la France, l’Allemagne, la Belgique, la Suisse, le Pays-Bas… Parfois j’allais rejoindre des copains, parfois je me perdais et faisait immanquablement d’in- croyables découvertes, sans GPS, avec une vieille carte de France et un sens de l’orientation très approximatif.

Sur la route, j’écoutais de la musique, des émissions de radio pendant des heures. Et j’aimais ça. Parfois je dormais dans ma voiture et me lavais dans les stations d’autoroute. Et j’aimais ça aussi.

 

Un autre souvenir puissant de voyage-liberté remonte à la fin de l’été qui a suivi mon bac. Après avoir rencontré le grand amour sur une plage de Corse, nous avions convenu de nous revoir rapidement. Le jour de la rentrée, et quelques semaines avant ma première rentrée en fac, j’embarquais avec un chauffeur routier qui devait me déposer en périphérie de Lyon. J’avais deux cents francs en poche (prêtés par ma meilleure amie) et aucune certitude de pouvoir être hébergée chez mon tout nouvel amoureux. Le routier m’a déposée à Tassin la demi-Lune, j’ai trouvé une cabine téléphonique pour prévenir mon copain que j’étais dans les parages. Il est venu me récupérer et nous avons passé une semaine incroyable. J’étais follement heureuse, libre et amoureuse. Et mes parents étaient probablement follement inquiets.

 

Il y a deux mois c’était au tour de ma fille. Elle et une amie se sont organisées, en totale autonomie et avec leur propre argent, un séjour de cinq jours à Paris. Un train au milieu de la nuit pour voyager économique et beaucoup de débrouillardise pour trouver des plans pas chers, tout au long de leur séjour. J’étais un peu inquiète le premier jour, il a fallu que je lâche prise. Me sont alors revenus en tête et dans le cœur, les souvenirs des sensations que procurent ce genre d’aventures et j’étais profondément heureuse que ce soit aujourd’hui donné à ma fille de vivre ça !

 

Valérie Dietrich

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