BIEN DANS SES RACINES

Saviez-vous que les arbres communiquent entre eux grâce à leurs racines et à des champignons souterrains ? Ce réseau de communication, surnommé wood wide web par les scientifiques anglais (car il leur rappelle le réseau internet), est plus scientifiquement appelé réseau mycorhizien : pour faire simple, des champignons micorhiziens s’attachent aux extrémités des racines des arbres et les lient entre elles, leur permettant ainsi de relayer de l’eau ou des nitrates d’un arbre à l’autre en échange de sucres dont raffolent les champignons.

À travers ce réseau racinaire, les arbres partagent également des nutriments avec les arbres malades, mais s’informent aussi des dangers. Par exemple, si un arbre est attaqué (boulotté) par un cerf, il va envoyer un signal à ses semblables (de la même espèce) qui vont ainsi sécréter un liquide amer… et le cerf passera son chemin. Il apparaît encore que le hêtre est capable de reconnaître, avec ses racines, celui qui porte son ADN, et pour continuer sur ces faits spectaculaires, il a été démontré que le sapin de Douglas et le bouleau à papier, qui ne sont pas du tout de la même famille, s’échangent entre eux du carbone.

Enfin, la scientifique Suzanne Simard a prouvé que les arbres mères, les plus anciens des forêts, jouent les mères nourricières en s’assurant que les jeunes pousses reçoivent suffisamment de nutriments et de carbone.

Les forêts ressemblent ainsi à des communautés humaines. Les parents aident leurs enfants à grandir, on se protège du danger, on partage la nourriture et on aide les malades et les plus fragiles. Est-ce bien le cas ? Peut-être que cette société des arbres nous rappelle à quel point c’est important de faire attention à l’autre, à sa famille, nos enfants, nos aînés, nos voisins. Une génération nourrit la suivante.

Bon début d’année 2024 !

Lucie Olivier