VOUS AVEZ DIT DÉSOBÉISSANCE ?
Publié le 04/09/2024 | Billet d'humeur

Le Robert nous dit que désobéir est le fait de « ne pas obéir à quelqu’un en refusant de faire ce qu’il commande ou en faisant ce qu’il défend ».
Désobéir c’est donc s’inscrire dans un rapport de force (ou de fuite) pour s’affranchir (ou s’échapper) d’une autorité qu’on ne valide (reconnaît) pas.
En ce sens, je suis fondamentalement pour la désobéissance sélective, ou plus précisément pour l’adhésion éclairée.
C’est précisément l’objet de plusieurs échanges récents avec une copine. Le sujet ? Les choix d’orientation des collégiens (avant l’entrée en seconde), puis des lycéens à la fin de la seconde.
Je soutenais que si un professeur principal voit chez un jeune des dispositions pour devenir agent immobilier (anecdote véridique) et donc suivre une filière de formation spécifique ; que ce même jeune ne se projette pas en conscience dans cette vision du professeur, aussi professionnel et expérimenté soit-il, le jeune doit pouvoir « désobéir » à l’avis de son conseil de classe.
À cela vous me répondrez que ce même élève, parce qu’il est encore très jeune, n’est peut-être pas en capacité d’avoir une vision globale et distanciée sur son propre parcours. Mais alors pourquoi l’engager si tôt dans un dispositif d’orientation ?
Il va sans dire que ce genre de « désobéissance » ne concerne pas les élèves très adaptés au système scolaire, dont les notes et le comportement laissent toutes les possibilités ouvertes. Mais bien aux élèves qui représentent un pari, parce que moins intégrés, moins « brillants » selon les critères aujourd’hui retenus par l’Éducation Nationale et plus largement par notre société.
Et qu’en est-il de ces jeunes « brillants » qui ne trouvent pas la force de désobéir à leur famille, leur conseil de classe, en choisissant des filières considérées comme nobles au détriment de leur propre conviction ou simplement envie ?
Or n’est-ce pas précisément dans ces zones d’oppositions que l’on peut faire bouger les lignes ? Comme je l’évoquais avec ma copine, que ce serait-il passé si aucune femme n’avait désobéit à l’autorité de son père, de son époux ? Que ce serait-il passé si aucun enfant ne s’était affranchi de l’obéissance parentale pour dénoncer des abus ? Et tant d’autres exemples pour ne citer que certains si présents dans nos enjeux actuels de société.
Alors oui, valider et respecter des règles communes est indispensable pour pouvoir faire société, mais s’éduquer pour avoir la capacité de questionner une autorité et d’y désobéir si nécessaire (vital) l’est tout autant.
Mais encore

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