Le billet de Valérie Dietrich : « Ce n’est que le début »
Publié le 05/03/2020 | Billet d'humeur
« Ce n’est que le début »
Apparemment « ce n’est que le début » et pourtant je me sens déjà démunie. L’adolescence me dit-on, ou plus exactement la pré-adolescence ! Autrement dit l’échauffement, la mise en bouche, l’apéritif. C’est arrivé comme ça, en quelques semaines. Un nouvel établissement, un nouveau quartier. Le collège et son cortège de jeunes gens où se mêlent ce.ux.lles qui jouent à l’épervier dans la cour de récré, et ce.ux.lles qui s’embrassent discrètement derrière un pilier. Un cycle de quatre ans dans lequel on entre avec encore quelques dents de lait, et dont on ressort avec un diplôme, des choix d’orientation et un corps d’adulte. Bref, de mon point de vue de parent, un vortex temporel. Pourtant je me pensais plutôt préparée. Voire entraînée. La scolarité de ma fille n’a jamais ressemblé à un long fleuve tranquille (loin s’en faut). Sa défiance et son petit goût de la provocation nous ont valu des crises, des psys, des règles à poser, encore de nouvelles règles, des incompréhensions, quelques périodes d’accalmie mais dans l’ensemble de nombreux remous, remises en question, larmes (les siennes, les miennes) mais aussi beaucoup d’amour pour baliser ce chemin sinueux. Autrement dit un entraînement que je pensais être de compétition alors que mon moral a plié face à quelques bonnes bourrasques. Ce que je pensais être jusque-là un aquilon n’était en réalité qu’un zéphyr… et « ce n’est que le début » me répète-t-on. Ce qui change ? D’abord l’intensité de la charge. Le sentiment d’avoir face à moi une voiture bélier qui éprouve ma force pour définir les contours de la sienne. Sa façon de creuser une tranchée entre nous : « qui je suis, qui j’aime ça me regarde, c’est mon intimité ». Et, d’un point de vue tout à fait pragmatique, cette nonchalance à moissonner des mots dans le carnet de correspondance et des heures de colles… « injustement distribuées ». Mais ce qui m’affecte le plus c’est de parfois ne plus la reconnaître, savoir qui j’ai en face de moi. De ne plus avoir accès au cœur de ce petit être que j’aime le plus au monde. S’agit-il pour elle de se perdre pour se trouver ? « Ce n’est que le début » semblerait-il.
Mais encore
– Dépêche-toi de finir ton petit déjeuner, ton goûter, ton dîner. – Dépêche-toi de faire tes devoirs, de ranger ta…
Le billet de Valérie Dietrich : HOMMAGE À LA LENTEUR
Je suis dans une réalité source d’une grande colère. En cause ? Une fois encore l’école, et plus précisément le…
Y’A PLUS D’ESPOIR !?
PROMENONS-NOUS DANS LES BOIS Pour certains, la forêt est un lieu sécurisant, loin de la ville et de ses tumultes….
Le billet de Valérie Dietrich : PROMENONS-NOUS DANS LES BOIS
Après avoir essayé de vous convaincre de mettre vos enfants au repos, le professeur s’intéresse de plus près au mot…
Une partition mouvementée
Salut, Je suis la fille de Valérie qui écrit habituellement ce billet d’humeur. D’ailleurs quand ma mère me lit les…
Le billet de la fille de Valérie Dietrich
Nous sommes fin décembre et à la différence des autres années je n’éprouve ni réelle excitation ni soulagement à…
Un trop plein de réalités ?
Sites Internet, médecins, télévisions, affichages urbains, supérieurs hiérarchiques… Ce coup-ci, le Professeur avoue qu’il n’en peut plus de voir et…
Infantilités croisées
Depuis pas mal de temps, le Professeur Ouille se demande ce qui pousse notre société à survaloriser un passé abusivement…
La nostalgie tarifiée
Il y a des jours où je me sens démunie, perdue, abattue. Des jours où je me demande pourquoi cette…
ELLE ET MOI
Jouer est une véritable passion pour moi. Non pas jouer à un jeu de société, de cartes, de plateau ou…
DIS, ON JOUE ?
L’édito de Valérie Dietrich Paru dans Bibouille #68 Depuis ma sortie de cette période de l’enfance où je me…
Questions de fille(s)
Dans son Grand Angle, Lucie, notre rédactrice en chef, nous parle des « mauvaises » herbes. De leur vivacité, leur…
Le billet de Valérie Dietrich : PARFOIS
Ma fille avait deux ans lorsqu’elle m’a dit qu’elle ne souhaitait plus porter de jupe, ni de robe. Aujourd’hui elle…
Le billet de Valérie Dietrich
Mon collège idéal
L’été pointe le bout de son nez et pour la première fois j’ai programmé à l’avance cinq jours pour changer…
Coquillages et crustacés
Les vacances s’accompagnent de l’entrée dans un espace-temps bien particulier, propice au « rien faire ». Le professeur s’intéresse –…