Un trop plein de réalités ?
Publié le 26/02/2016 | Billet d'humeur

Nous sommes fin décembre et à la différence des autres années je n’éprouve ni réelle excitation ni soulagement à l’idée de laisser celle-ci derrière moi. 2015 n’a pourtant pas été idyllique, ni même poétique. 2015 a secoué, bouleversé, m’a offert des bonheurs en creux. Rien de vraiment léger, de gratuit, d’offert. Rien qui ne prenne sa source ailleurs que dans le soulagement.
Dehors d’abord avec ses attentats. Cette liberté d’expression qui me semblait si évidente, si intrinsèque. Enfant des années 70, ce souffle m’a façonnée, édifiant l’humour et la dérision comme le socle des plus nobles formes de contestations. Et si les acquis des femmes m’ont toujours semblé fragiles, appelant à toutes les vigilances, rire jaune ou noir m’apparaissait comme un préalable, un fondement dont je n’avais jusque là pas perçu la fragilité.
Une année « du dehors » qui s’achève aussi comme elle a commencé : dans le sang de ses victimes et les larmes de peine, de sidération et de colère d’une humanité bafouée. Et puis ce nœud au ventre quelques jours avant les vacances lorsque je découvre que ma fille participe avec sa classe à son premier exercice de préparation aux attentats sous couvert de préparation aux tremblements de terre. Alors c’est bien vrai ? Les choses ont vraiment changé ?
Au dedans aussi. Dans mon corps, avec cet accident de vélo en début d’année. Un sternum abîmé, une radio du thorax à effectuer pour le confirmer. La machine est lancée. Pour faire face à la peur, je m’arrange avec moi-même : si mes poumons de fumeuse se révèlent sains je m’engage à passer TOUS les contrôles médicaux que j’esquive, pour certains, depuis plusieurs années.
Première crainte dans l’attente des résultats et premier soulagement. La suite sera moins évidente : radios, échographies par-ci, par-là. Alerte. IRM. Biopsie ratée. Nouvelle biopsie. Dans l’intervalle d’autres examens médicaux. D’autres peurs, d’autres soulagements. Je cogite, j’ai peur. J’ai peur, je pense à la vie, à la mort. Je cherche de nouvelles ressources en moi. J’arrête de fumer. Je prends chaque bonne nouvelle pour ce qu’elle est : un cadeau. Bilan : plus de peurs que de mal.
Finalement les mois passent, des soucis se rajoutent – sans cesse – quand d’autres se tassent ou disparaissent : enfin ! J’ai parfois envie de baisser les bras mais je m’efforce toujours de mesurer ma chance. Un trop plein de réalités qui en cette fin d’année me prive toutefois (temporairement ?) de ces exaltations dont je suis coutumière. Mais un trop plein de réalités qui me somme de vous souhaiter de prendre soin de vous et de ceux que vous aimez, quelle que soit la date affichée sur le calendrier…
Mais encore

Je sais rarement à l’avance ce que je vais raconter. De quoi va parler mon prochain billet. Ce n’est qu’au…
Tant va la cruche à l’eau…

Quand au moment de la préparation de ce numéro Lucie nous a invités à nous questionner sur l’hospitalité, j’ai immédiatement…
À MES TANTES,
Mon collège idéal

Avant les attentats de Charlie Hebdo, il y a déjà sept ans, je n’avais jamais remis en question la liberté…
Le billet de Valérie Dietrich : AVANT….

Quand la folie du politiquement correct aura transformé notre monde en champ aseptisé et les enfants en produits pasteurisés, le…
Des comptines belles et rebelles
Le billet de la fille de Valérie Dietrich

Les vacances s’accompagnent de l’entrée dans un espace-temps bien particulier, propice au « rien faire ». Le professeur s’intéresse –…
L’urgence de ne rien faire

Au moment où j’écris ces quelques lignes il fait gris, froid. Comme chaque année à cette époque, je rêve le…
À CORPS PERDU ?

Il y a des jours où je me sens démunie, perdue, abattue. Des jours où je me demande pourquoi cette…
ELLE ET MOI
Épilogue ?

Je me souviens avoir commencé à écrire ce billet quelques petits mois avant de tomber enceinte. J’ai évoqué la découverte…
LA BOUCLE EST BOUCLÉE
VOUS AVEZ DIT DÉSOBÉISSANCE ?

Des fois, c’est un dimanche gris et sans lumière et pourtant on se sent tellement bien chez soi, sur un…
DES FOIS

PROMENONS-NOUS DANS LES BOIS Pour certains, la forêt est un lieu sécurisant, loin de la ville et de ses tumultes….
Le billet de Valérie Dietrich : PROMENONS-NOUS DANS LES BOIS

Après avoir essayé de vous convaincre de mettre vos enfants au repos, le professeur s’intéresse de plus près au mot…
Une partition mouvementée

L’été pointe le bout de son nez et pour la première fois j’ai programmé à l’avance cinq jours pour changer…
Coquillages et crustacés

« Ce n’est que le début » Apparemment « ce n’est que le début » et pourtant je me sens déjà démunie. L’adolescence me dit-on,…
Le billet de Valérie Dietrich : « Ce n’est que le début »

Depuis un petit moment, j’ai rejoint une association faite par des jeunes de mon âge, engagés en politique. On est…