Le billet de Valérie Dietrich : PROMENONS-NOUS DANS LES BOIS

Publié le 13/05/2022 | Billet d'humeur

PROMENONS-NOUS DANS LES BOIS

Pour certains, la forêt est un lieu sécurisant, loin de la ville et de ses tumultes.
Un endroit où l’on se recentre, où l’on s’apaise. En bonne citadine, la forêt est pour moi un endroit magique dans le sens où elle échappe à ma rationalité, à mon quotidien.
Magique avec ses rayons de lumières qui filtrent entre les arbres et viennent souligner l’ombrage de ce dôme végétal. Magique parce que le sol y est souvent tendre, humide et irrégulier, à l’exact opposé du bitume de nos villes que nous foulons quotidiennement. Magique parce que la forêt bruisse, craque, clapote, hulule, brame, grommelle en échos, sous une cloche de verts.
Mais comme le souligne Lucie dans son Grand Angle, la forêt c’est aussi des légendes et beaucoup de mystères.Il y a une vingtaine d’années, une collègue d’alors m’a invitée chez elle, en Bretagne. Dans le coin de Morlaix précisément. Nous logions dans un gîte, en pleine nature. La nuit venue j’ai été réveillée par d’étranges bruits. C’est l’Ankou m’a-t-elle dit !
Je me suis aussitôt souvenue de l’album de Spirou et Fantasio qui portait le même nom. Sur la couverture on voyait un spectre muni d’un bâton dont l’apparence m’avait hautement perturbée dans ma jeunesse.
Le lendemain nous sommes allées nous promener dans la forêt de Huelgoat. Quelle beauté. Quelle force se dégageait de cet écrin végétal et minéral.

J’ai pris quelques photos argentiques d’arbres qui captaient mon attention avant de planter une pièce dans un tronc en faisant un vœu, comme cela semblait être la tradition. Un vœu qui guide encore aujourd’hui ma ligne de conduite.
Dès mon retour à Strasbourg, j’ai passé une soirée à développer les photos dans mon labo et quelle ne fut pas ma surprise de voir apparaître un visage dans un tronc sous la lumière rouge qui éclairait le bac de révélateur. J’ai ensuite montré la photo à ma collègue, elle m’a répondu sans surprise : tu as capté l’âme de l’arbre. Mais hélas la forêt est aussi pour moi un lieu de terreur. Un choc dû à la malveillance intentionnelle d’un chef scout malsain.
J’avais alors huit ans et une peur terrible du noir qu’il ignorait autant qu’il s’en moquait auprès des autres louveteaux. Une soirée, alors que nous étions en camp dans une forêt du Luxembourg, il m’a laissée seule en pleine nuit au bord d’une petite rivière. Les autres louveteaux avaient quelques heures pour me retrouver, munis d’un plan et d’une boussole. Je ne me souviens pas combien de temps tout cela à duré mais j’ai véritablement vécu un calvaire cette nuit-là.
Depuis, pour moi, la forêt c’est jamais seule et toujours (bien) accompagnée.

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