Le billet de Valérie Dietrich : HOMMAGE À LA LENTEUR
Publié le 10/05/2023 | Billet d'humeur

– Dépêche-toi de finir ton petit déjeuner, ton goûter, ton dîner.
– Dépêche-toi de faire tes devoirs, de ranger ta chambre, de préparer ton sac. – Dépêche-toi de prendre ta douche, te laver les dents, d’aller au lit.
Les journées de nos enfants, et bien sûr les nôtres, sont une succession de tâches que nous réalisons dans la précipitation, sans conscience du moment présent.
L’esprit obnubilé par l’instant d’après, le planning à respecter.
Nous rythmons nos vies à la manière des tambours qui coordonnaient les rameurs des galères.
Baoum ! Baoum ! Baoum ! Arriver à l’heure à la crèche, à l’école, au travail. Toum ! Toum ! Toum ! Assimiler, travailler, restituer.
Pam ! Pam ! Pam ! Courses, devoirs, dîner.
La cadence est souvent infernale et la charge mentale tout aussi assommante.
Mais alors pourquoi ?
Évidemment ! On s’est tous déjà posé cette question. Rapidement. Vite fait. Parce qu’on a tôt fait de se trouver dans l’impasse.
Mais en vrai de vrai comme disent les enfants : pourquoi s’impose-t’on cela ?
Par le truchement conjoint des nouvelles technologies, de la globalisation, de l’évolution des modes de vie, la société avance toujours plus vite.
Et nous ? On se contraint à suivre la cadence par crainte d’être mis au ban ? De rester sur le bord du chemin ?
– Si ça ne tenait qu’à moi, je vivrais différemment. Mais je le fais pour mes enfants. Pour ne pas les exclure, leur donner un maximum de chances. L’avenir est incertain.
Mais n’est-ce pas précisément parce que l’avenir est perçu comme incertain – parce qu’en réalité, quel que soit le lieu ou l’époque il l’est toujours, à des degrés différents – que c’est le moment de se le réapproprier ? De l’alimenter différemment. Avec audace et créativité. En confiance et en bienveillance.
Retrouver le goût du temps ?
Ces derniers mois. Un, puis deux, puis trois amis se sont figés. Leurs corps ont lâché. L’arrêt s’est imposé.
Et s’il fallait nous préserver ?
Et si collectivement nous rendions hommage à la lenteur. Au temps de la réflexion, de la gestation, de l’ennui.
Et si collectivement nous échangions sur le sujet ? Facebook « Hommage à la lenteur ».
Mais encore
Épilogue ?

Je me souviens avoir commencé à écrire ce billet quelques petits mois avant de tomber enceinte. J’ai évoqué la découverte…
LA BOUCLE EST BOUCLÉE

LE MONDE DE DEMAIN Dans son édito Lucie évoque la part de déraison nécessaire au maintien d’un journal papier dans…
LE BILLET DE VALÉRIE DIETRICH

Nous sommes fin décembre et à la différence des autres années je n’éprouve ni réelle excitation ni soulagement à…
Un trop plein de réalités ?

Salut, Je suis la fille de Valérie qui écrit habituellement ce billet d’humeur. D’ailleurs quand ma mère me lit les…
Le billet de la fille de Valérie Dietrich

Au moment où j’écris ces quelques lignes il fait gris, froid. Comme chaque année à cette époque, je rêve le…
À CORPS PERDU ?

En matière d’éducation, il est toujours dangereux d’écouter la parole d’un professeur, aussi Ouille fut-il. Car élever des enfants revient…
Tous ces « faut-il ? »

Les vacances s’accompagnent de l’entrée dans un espace-temps bien particulier, propice au « rien faire ». Le professeur s’intéresse –…
L’urgence de ne rien faire

Quand la folie du politiquement correct aura transformé notre monde en champ aseptisé et les enfants en produits pasteurisés, le…
Des comptines belles et rebelles

Aussi loin que je me souvienne, mes moments d’intenses ressentis de liberté sont souvent associés aux voyages. Et par voyage…
SUR LA ROUTE

PROMENONS-NOUS DANS LES BOIS Pour certains, la forêt est un lieu sécurisant, loin de la ville et de ses tumultes….
Le billet de Valérie Dietrich : PROMENONS-NOUS DANS LES BOIS

Je sais rarement à l’avance ce que je vais raconter. De quoi va parler mon prochain billet. Ce n’est qu’au…
Tant va la cruche à l’eau…

Depuis pas mal de temps, le Professeur Ouille se demande ce qui pousse notre société à survaloriser un passé abusivement…
La nostalgie tarifiée
ÊTRE(S) ENSEMBLE

Il y a des jours où je me sens démunie, perdue, abattue. Des jours où je me demande pourquoi cette…
ELLE ET MOI

Dans son Grand Angle, Lucie, notre rédactrice en chef, nous parle des « mauvaises » herbes. De leur vivacité, leur…
Le billet de Valérie Dietrich : PARFOIS

Des fois, c’est un dimanche gris et sans lumière et pourtant on se sent tellement bien chez soi, sur un…